Au revoir Jean-Marc
Jean-Marc n’était pas un inconscient, il portait son gilet, il s’attachait, il était expérimenté, mais cela n’a pas suffi. L’enquête nous apportera sans doute plus d’informations.
Je peux vous dire me concernant que cela résonne très fort ayant déjà connu ce terrible évènement en 1991 avec la disparition de Marie Agnès Péron.
Alors la mer nous rappelle cruellement qu’elle peut être imprévisible et terrible.
Les Marins pêcheurs payent un lourd tribu chaque année. La sécurité évolue et progresse chaque année, mais l’accident peut arriver. Chaque marin fusse t’il professionnel, amateur ou occasionnel doit préparer au mieux sa navigation et ses sorties en ayant toujours ce facteur risque en tête.
Quand on prépare un bateau de course, cela fait aussi partie des objectifs. A bord on étudie le meilleur placement des points d’attaches, comment évoluer sur le pont au mieux, en sécurité. Souvent quand je discute avec un plaisancier, je reviens sur ces points lui indiquant des manquements sur son bateau. A bord nous avons une longe obligatoire. J’en ai deux déjà attachées sur chaque bord avec la possibilité de m’attacher avant de sortir du bateau, afin de minimiser les temps d’accrochage. Si je suis à la barre, je fais un amarrage court pour ne pas passer par dessus. Chaque manoeuvre nous devons la « mentaliser » pour passer le moins de temps possible sur le pont. La nuit pareil, si la manoeuvre ne passe pas, j’arrête, je reprends la décomposition, vérifie la clarté des écoutes, drisses et je recommence. Mon entraîneur insiste aussi sur le ménage à bord, tout doit être rangé pour pouvoir servir tout de suite. A chaque manoeuvre, c’est rangement, préparation de la suivante. A l’intérieur pareil, un bout, une poulie, une sangle, un couteau sont toujours à portée de main pour pallier à une urgence.
Celà Jean-Marc le savait, il excellait dans les manoeuvres, preuve de sa maîtrise de tous ces éléments, pourtant ça n’a pas suffi. Restons humble devant la mer.
Au revoir Jean-Marc,