Bonjour,
Nombre d’entre vous se sont amusés à suivre via internet et en direct la course.
La météo était assez compliqués et il fallait connaître les effets locaux de la baie au départ.
Comme nous répète Berno ( routeur), si tu n’as pas l’info pour faire de la stratégie fait de la tactique.
Et bien ça n’a pas loupé, j’ai pris une option au nez, et je suis passé dans les dernières positions au Raz de Sein. Ensuite je me suis appliqué à naviguer le plus simplement possible, gérer le sommeil.
La dernière nuit m’a été très bénéfique par une option de prudence car nombre de concurrents on anticipé un événement qui n’est pas arrivé. Le lendemain matin, quelques uns dont moi prenaient un option courant maximale me propulsant de la 25ème à la 7ème place au passage de Sein.
Ensuite j’ai perdu 6 places car le ne pouvait pas envoyer le spi car privée de Drisse dès la première nuit.
Au delà du classement, c’est surtout une satisfaction de terminer et ainsi de pouvoir me qualifier pour les courses de classes supérieures.
La petite famille prend son mal en patience et attend le marin, c’est aussi un grand soutien moral que de pouvoir compter sur les siens et son entourage quand vous vous lancez dans un projet ambitieux.
Comment se rendent nos petits bateaux aux courses ?
Si vous avez un big team et une remorque, vous mettez celui-ci derrière une voiture et hop.
Séance dématage, matage à prendre en compte.
Si vous n’avez pas de remorque, hé bien c’est pas la mer.
C’est plus long, plus incertain ( il faut être sûr de la météo) et avoir du temps et aussi une bonne logistique car une fois la bateau arrivé, ben, vous redevenez piéton, il faut récupérer la voiture qui est à 300km de là si tout va bien.
Vous l’aurez compris, là encore il est nécessaire de compter avec son équipe, ses amis pour mener cette tâche à bien. C’est aussi un moment de navigation détente ou l’on peut vérifier certains détails et se permettre de flâner un peu en route.
Après Pornichet le bateau est allé dans son port d’attache à Piriac où Piriac Diffusion Marine a reprise le relai pour lui lustrer la coque.
Cette semaine le bateau repart vers Douarnenez avec ses futurs équipes pour les courses d’été.
L’heure du bilan et du retour d’expérience.
Merci à ma compagne qui m’a laissée partir pour cette première course, alors que l’accouchement prévu le 30 Avril a eu lieu finalement le jour du départ sans que je sois au courant, il est vrai que licencié 3 semaines plus tôt j’étais un peu groggy et avec pas mal de stress accumulé depuis un an+ la naissance + la première course.
Manager chez un éditeur, malgré l’enchaînement des bons résultats ( jamais en dessous de 105% de mes objectifs), la pilule quoique pré-annoncée par mon nouveau manager il y a un an avait un goût amer. Période de crise, période de règlement de compte sous couvert de crise économique, un grand classique.
Je savais qu’il fallait être prêt physiquement pour ce type d’épreuve et c’est sur ce point que j’ai lâché vers 4h du matin dans le sud-ouest de Belle-Île. Des acides remontants dans l’œsophage, je me suis mal alimenté, l’humidité et le froid me finissant sur un bon mal de mer. Comprenant que j’arriverai sur Groix pour être cueilli par plus de 30 nœuds de vents, j’ai préféré garder mes forces pour revenir sereinement.
Vous allez me dire, déçu ?
Oui de ne pas avoir terminé, certes, mais certainement pas de ce que j’ai fait. Je savais que c’était une hypothèse plus que probable surtout si les conditions devenaient musclées.
N’ayant jamais eu d’entraînements au delà de 20 nœuds, il y avait encore pas mal de mise au point.
L’abandon faisait partie des scénarios.
Le premier objectif de partir fut tenu, un long run de préparation de plus d’un an. Avec la satisfaction d’un bateau prêt. Pas de problème électrique, de pilote…
Le déroulé:
Passer la jauge et la sécurité:
D’abord il faillait préparer le bateau au passage de la jauge et de la sécurité, lorsque c’est la première fois, on est toujours inquiet d’avoir oublié quelque chose dans la check-list.
Gros boulot avec Christine et vérification d’options de rangement de « matossage ».
Préparer la navigation:
Les 2 offshores de 20 heures fait avec le groupe d’entrainements durant la période hivernale ont montrés à quel point il faut avoir tout à sa disposition, ne pas songer sortir la carte et la règle cras pour faire un point ou une route. Donc une longue séance de plastification de cartes, de waypoints, de cap de sécurité sur les zones dangereuses, de routes possibles selon le temps.
J’ai pu savourer ma navigation, en suivant mon roadbook plastifié en A4, en pouvant me placer en moins de 5 secondes sur une carte. Il aura fallu compter plus de 2 jours de travail plein sur ce sujet.
Validation des systèmes pour la réduction des voiles:
Sur ce point il y a du travail sur le 2ème ris du solent et sur la mise en place du tourmentin.
Coté Grand Voile, RAS.
Vitesse et navigation:
J’ai pris un départ tranquille, milieu de ligne, loin des accrochages, sachant que le pouvais compter sur la vitesse du D2 au près. J’ai été très agréablement surpris de me trouver dans le peloton de tête, ensuite j’ai perdu quelques places jusqu’au Birdiveaux mais rien d’anormal en rapport à mon niveau.
Une nuit magique sous Gennaker jusqu’à Yeu, du spi maxi tranquillou jusqu’à Port Bourgenay. Tout ça sous pilote. J’ai vu Luca a coté de moi partir en vrac sous spi plusieurs fois alors que je savourais mon café. Le D2 c’est la force tranquille ( Ysbrand au retour de Groix testera jusqu’à 32 noeuds sous grand spi , R.A.S). Je n’avais que 45 minutes de retard sur la tête de course en série, jusqu’à ce que je bloque mon spi en tête de mât dans un empannage mal maitrisé, ça m’a couté plus de 10 places et plus de 30 minutes de bagarre.
Le retour s’est fait au près sous Solent 1 ris et GV un ris. Je prenais petit à petit les bateaux qui m’avais passé. Le routage de Charles était parfait, j’ai toujours été dans le bon timing météo et j’ai fait mes premières lectures météo. ( Ce sera d’ailleurs le gros point a améliorer sur les prochaines courses).
Beaucoup de satisfaction malgré tous les impondérables et le stress précédent.
Maintenant je dois confirmer en terminant la prochaine course.
Nota:
Louise est dans son couffin a coté de Papa et tout va bien.
A bientôt.
Bruno
Select 650 2009 |
Merci à Christine d’avoir tenu le blog durant ces derniers jours, et de son aide dans les préparatifs de cette première course.
Je reviendrai bien sûr sur cette première pour vous donner mon retour.
Mais il y a une petite fille qui a grillé le départ et l’arrivée à son Papa.
Alors que je quittais le Ponton de Pornichet Samedi matin Louise est arrivée.
Je l’ai appris le Lundi à 7h18 en arrivant à Pornichet alors que j’appelais la maman pour qu’elle ne s’inquiète pas de mon abandon annoncé à 4h dans le sud Ouest de Belle-ile à environ 20 miles de celle-ci.
Alors j’ai rangé le bateau, fait un petit somme est couru le lendemain à la maternité pour signer la déclaration à la mairie.
Voilà un Papa, Coureur comblé.