Au revoir Jean-Marc

Alors que nous sommes dans les préparatifs de cette course. Jean-Marc, peaufinait sa préparation, il est tombé en mer, son corps a été retrouvé Lundi matin. Toute la communauté de la course est affectée et nous pensons à sa famille et ses proches.
Jean-Marc n’était pas un inconscient, il portait son gilet, il s’attachait, il était expérimenté, mais cela n’a pas suffi. L’enquête nous apportera sans doute plus d’informations.

Je peux vous dire me concernant que cela résonne très fort ayant déjà connu ce terrible évènement en 1991 avec la disparition de Marie Agnès Péron.

Alors la mer nous rappelle cruellement qu’elle peut être imprévisible et terrible.

Les Marins pêcheurs payent un lourd tribu chaque année. La sécurité évolue et progresse chaque année, mais l’accident peut arriver. Chaque marin fusse t’il professionnel, amateur ou occasionnel doit préparer au mieux sa navigation et ses sorties en ayant toujours ce facteur risque en tête.

Quand on prépare un bateau de course, cela fait aussi partie des objectifs. A bord on étudie le meilleur placement des points d’attaches, comment évoluer sur le pont au mieux, en sécurité. Souvent quand je discute avec un plaisancier, je reviens sur ces points lui indiquant des manquements sur son bateau. A bord nous avons une longe obligatoire. J’en ai deux déjà attachées sur chaque bord avec la possibilité de m’attacher avant de sortir du bateau, afin de minimiser les temps d’accrochage. Si je suis à la barre, je fais un amarrage court pour ne pas passer par dessus. Chaque manoeuvre nous devons la « mentaliser » pour passer le moins de temps possible sur le pont. La nuit pareil, si la manoeuvre ne passe pas, j’arrête, je reprends la décomposition, vérifie la clarté des écoutes, drisses et je recommence. Mon entraîneur insiste aussi sur le ménage à bord, tout doit être rangé pour pouvoir servir tout de suite. A chaque manoeuvre, c’est rangement, préparation de la suivante. A l’intérieur pareil, un bout, une poulie, une sangle, un couteau sont toujours à  portée de main pour pallier à une urgence.

Celà Jean-Marc le savait, il excellait dans les manoeuvres, preuve de sa maîtrise de tous ces éléments, pourtant ça n’a pas suffi. Restons humble devant la mer.

Au revoir Jean-Marc, 

C’est dans 30 jours.

Départ dans 30 jours. Les soirées passent vite, un peu de papier par ci, travail sur les cartes par là. Le manque d’espace fait que la maison et le bureau sont un énorme tas d’affaires dans lequel j’essaye de retrouver ou lister ceux-ci.
Je suis toujours à distance pour gérer les travaux sur le bateau. il n’y aura que un test pour valider le montage. On voit là la différence entre amateur et pro. La préparation ne peut être la même. Certains naviguent, d’autres font des stages de mise en forme, moi, comme d’autres amateurs, on bosse et quand les tâches journalières sont passées on essaye de se plonger dans la préparation. Ça vous prend deux fois plus d’énergie, vous repassez deux ou trois fois sur un sujet.
Mais l’objectif c’est d’être au départ le 25 Septembre, la première victoire pour un amateur,se dire, ça y est je suis sur la ligne de départ. Alors que celui qui vise le podium est déjà dans sa course 1 semaine avant. C’est la transat de tous les horizons tant culturel que social, c’est la magie de cette épreuve. 
Oups, j’ai un meeting dans 5mn. Allez a plus tard.

Si vous voulez devenir supporter allez sur : http://www.elnono.fr/ rubrique Kit Supporter



15 Nationalités, 35 étrangers, et moi et moi et moi …

La Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50 verra concourir des skippers venus de toute la France et du monde entier ; ainsi 35 étrangers de 15 nationalités seront au départ. Les skippers représenteront : l’Allemagne, l’Australie, la Belgique, le Brésil, la Chine, l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, la Suède, la Suisse, la Turquie et les USA. A noter que les Espagnols, les Italiens, les Anglais, les Hollandais et les Suisses sont parmi les plus représentés et que, pour la première fois, un concurrent Chinois sera au départ. Quant aux skippers français, on compte 19 skippers de la région Bretagne, 8 du Poitou-Charentes, 5 des Pays de Loire, 4 d’Ile-de-France, 3 des régions Aquitaine, Provence Côte d’Azur et Languedoc Roussillon, 2 de Rhône-Alpes, 1 du Centre, du Nord, et de Picardie. Ils seront tous présents dès le 15 septembre à La Rochelle et ce, jusqu’au départ le 25 septembre à 17h17.
Quizz: dans quelle région m’ont-il positionné ?

Transgascogne 2011: Retour

Elle ne fut pas longue la course !
L’abandon fait parti du long apprentissage de la patience, et là il m’en a manqué. La préparation n’était pas à mon goût et les objectifs que je m’étais fixés tombaient les uns après les autres. Je souhaitais naviguer avec un bateau en configuration Transat et valider tous les nouveaux points. Hors c’est devenu un départ avec des doutes, un manque de concentration évident( un aller-retour de 2 jours en Angleterre et une négociation d’un dossier client deux jours avant les départ). 
Vous prenez ce cocktail, vous secouez, et tout d’un coup vous prenez le départ d’une course sans bien savoir ce que vous êtes venu faire là…
Un exemple:
Le système de backup en cas de panne de girouette n’étant pas monté, la nouvelle girouette non plus. Je suis parti avec un système quii était défaillant la veille sur le prologue. Passons le fait que mon départfut catastrophique ( il devait y avoir 3 ou 4 bateaux derrière moi au passage de la bouée de dégagement). Hé bien au moment ou je me ressaisis me redonnant une liste d’objectifs sur cette course, la girouette tombe en panne. Donc plus de pilote, le temps de débrancher le bazard pour avoir un mode pilote dégradé ( c’est à dire sans informations vent), je me retrouve bon dernier. Ha oui le système de backup, dommage, il n’est pas installé. Je me dis que je peux continuer la course jusqu’à Belle-ile, et dans la descente voir ce que je fais. Je continue donc et m’attache à faire marcher le bateau, je remonte des bateaux.
Début de nuit, je prépare ma naviguation car il y a quelques coups à jouer et certains jouent trop avec les cailloux, sanction immédiate pour ceux-là. Mais comme le pilote na pas les informations vents, il fait des virements intempestifs. 1fois, 2 fois. J’en ai marre, je voudrais au moins faire une naviguation propre, et si c’est pour faire toute la remontée rase cailloux avec des vracs, ça ne m’intéresse pas. Alors j’appelle pour notifier mon abandon et je vais profiter de la descente pour faire du spi et me faire plaisir entre 9 et 12 noeud au surf en rentrant aux sables-D’olonne. Je  récupére Jorg ( Mare.De 753), qui a abandonné sur bris de dérive, pour organiser notre entrée aux sables où la capitainerie a été super avec nous, s’occupant de nous, jusqu’à nous prendre une chambre d’hotel et nous y amener. Voilà fin de l’histoire course.
Evidement, PC et télphones sont partis en Espagne, donc ce fut un peu galère pour reprendre mes activités ( la prochaine fois je prendrai la carte SIM avec moi, merci à sandrine qui m’a remis les affaires Dimanche dès sa remontée d’Espagne). Ce fut l’occasion de sortir le bateau de l’eau de le démater pour que enfin la préparation du bateau se finissent dans les temps, enfin, j’espère … 
La bonne nouvelle, c’est que la bateau va vite, en fait j’étais revenu au contact de la tête de course, mais c’est ma tête qui n’a pas suivi.
Allez, retour au boulot. Pour le reste de la préparation, ben on verra, rendez-vous en Septembre.

Extraits d’un chemin menant

Encore au boulot le 14 Juillet … dans quelques jours la Transgascogne.
Le tout est d’être au départ pour enfin naviguer et renouer avec l’océan. Compliqué de préparer une transat depuis Paris, compliqué et souvent frustrant.
Cette Transgascogne sera l’occasion de se remettre dans le bain. Il y aura ceux qui courent pour un résultat et ceux qui se préparent, vous voyez dans quel camp je me trouve,  mais le tout c’est d’être au départ de la Transat. Sponsor ou pas.
Le puzzle de l’été va se reconstituer entre les différents préparateurs, mateloteurs, voiliers, chantier. En effet depuis le trophée MAP ( Début Juin), le bateau est passé de main en main pour être démonté, vérifié, afin  valider la configuration Transat.
Le puzzle ne sera pas complet comme espéré dû à tous les retards, les éceuils techniques, les délais de livraison, le planning de charge des intervenants. Ceci piloté au téléphone à l’aveugle entre trains, hôtels, aéroports, réunions clients, dossiers et autres tracasseries administratives. Mon seul lien, une check list qui me permet de « visualiser » l’avancement. La découverte c’est ce week-end. 
Avant le départ de la Transgascogne  il y aura un aller-retour en Angleterre pour finaliser la fin du trismetre, mettre en place les actions du prochain semestre, tout cela connecté en permanence pour assurer le suivi des dossiers jursqu’à 24h du départ.
Mon bureau mobile me suit partout, PC, imprimante, clé 3G et autres smartphones me permettent de rendre le service attendu. En gros,15 heures de boulot par jour, 2h famille, 2h projet. Je pense que c’est bien loin d’une préparation optimum en temps que coureur, mais c’est le lot d’un amateur passionné.
Et la famille dans tout ça, bien difficile de comprendre l’engagement, les efforts nécessaires pour que ce projet ne devienne pas une galère. Normal, difficile de l’extérieur d’apréhender la compléxité et l’étendue des tâches à accomplir. Ceci est comparable à celui qui crée son entreprise, développe une structure, sans communication pas d’adhésion, sans projection pas de compréhension. Surtout quand c’est une passion personnelle dans lequel l’autre se retrouve spectateur plus qu’acteur avec un quotidien à gérer, bien loin du plaisir des surfs sauvages. » La lampe de la salle de bain tu pourrais pas la changer, là, ça fait 6 mois … Heu, oui, oui j’y pense … Bon sang 73 jours avant le départ … « .
En revenant de mission Louise 2ans, » Papa Bateau ? », ben voilà, boulot ou bateau pas vraiement de différence pour Louise, Papa il quand il est pas là, il fait du bateau. Vivement l’année prochaine que tout le monde fasse du bateau, mais cette fois ci en croisière que je puisse leur faire partager ce jardin qui parait bien secret. La petite famille en 3 ans de projet ( à part le grand) n’a jamais mis le pied sur un bateau. Y a du boulot.
Bon, il est 11h14. Facturation du mois, TimeSheet, propositions clients, suivi des appels au support, chargement des affaires ( même pas déballées depuis le mois de Juin) en vrac dans la voiture. Je dois être ce soir à Port Bourgenay …
A+
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