Bonsoir à tous,
A peine revenu du Trophée MAP, je suis reparti sur une nouvelle saison. La saison des cahiers des charges.
Hé oui, c’est bientôt les vacances, les sociétés affûtent leur armes pour la prochaine année, alors il faut des estimations pour la rentrée afin d’avoir des propositions et un budget à présenter à sa direction pour la rentrée.
De cette agitation il y aura 10% de projet qui sortirons au mieux. C’est quand même dommage que ce mal français persiste, mes collègues Anglo-saxons ont toujours du mal à suivre ces latins aux projets plein de promesses qui année faisant se dégonflent. Quelle débauche d’énergie et d’argent. Si seulement certains pouvaient écouter des recommandations pragmatiques qui permettent d’engranger des résultats en attendant que les voyants soient au vert pour lancer des actions plus stratégiques.
Haa! faire la route directe, avancer, ne pas se laisser distancer par la concurrence, consolider sa position avant de profiter grâce à une veille active de la prochaine aubaine.
Hé oui la voile mène à tout en terme de management, c’est ça qui me plait et qui malgré mon niveau d’amateur m’a permis de faire des bonnes courses et d’être souvent dans le coup.
Alors messieurs les capitaines d’industries, messieurs les managers, prenez votre ciré et venez vous rafraîchir l’esprit pour votre nouvelle année, au détour d’une « refusante » ou d’une « adonnante » vous trouverez peut-être les éléments pragmatiques pour établir et mettre en oeuvre vos décisions. Rejoignez ce projet et je suis sûr que nous pourrons évoquer des similitudes à vos préoccupations et rechercher des solutions.
Coté préparation Transat, le bateau a été démonté, les pièces vérifiées, certaines changées. Le puzzle va s’assembler pour le départ de la Transgascogne. Cette course sera pour moi une vérification de la préparation du bateau pour la Transat. N’ayant pas assez navigué, mes entraînements se passent pendant les courses, c’est frustrant d’un point de vue performance mais c’est tout simplement nécessaire pour fiabiliser le projet. Car si partir sera une bataille de gagnée, la seconde est de terminer.
Allez, je retourne au boulot. Une proposition à rédiger.
A bientôt.
Mon plus mauvais résultat sur une course.
Ceci dit, analysons un peu mieux les raisons.
Quand on regarde le classement, déjà à part des pros et semi-pros il y a peu d’amateurs qui se sont glissés dans les 20 premiers.
J’ai fait un début de course très correct en étant dans les tous premier au passage du Raz de Sein.
Et là j’ai remarqué l’engagement des coureurs, enchaînant virements, envois de voiles, empannages, à la barre et aux réglages en permanence, le format tient plus de la régate du type figaro.
Par rapport à la saison précédente on peut noter une vraie différence dans la préparation et la façon de naviguer. Chapeau à Davy, il n’a rien lâché et sa grande expérience lui a permis de tenir face aux nouveaux prétendants aux palmarès déjà bien fournis sur d’autres supports. Quand on voit Yves le Blévec, mal parti, remonter la flotte, toujours à la bagarre, il n’est pas passé, il terminera 11ème.
Et on peut comprendre que maintenant celui qui ne s’entraîne pas régulièrement sur un Mini même avec un bon niveau ce n’est plus suffisant, ça devient une affaire de spécialiste.
Revenons sur ma course. Dans la descente vers Groix j’ai eu un problème de vitesse sous spi.
Le bateau, non, Yves, Ysbrand et le 742 m’ont dépassé avec le même bateau un D2. Le Spi, ben non plus, plusieurs étaient équipés par le même voiliers. Alors des algues dans la quille, possible, il y en avait beaucoup et de temps en temps j’avais un beau paquet de 20 cm de large dans les safrans. Mais là j’ai gambergé, perdu mes repères, essayé des tas de réglages. Je suis revenu sur la flotte dans la nuit en prenant des bonnes options. Mais encore une fois, à un moment j’ai été scotché. j’ai bataillé le long de l’île de Groix pour stopper l’hémorragie, et il n’y a eu que Amaury ( qui termine dans les 10 premiers) qui me passe aux Birvideaux car je lâche la barre et reste sous pilote. La remontée au près, je cale ma vitesse et je commence à faire le ménage. Mais par contre le choix des bords est désastreux, en fait j’ai un décalage de compas de 10°-20° et je crois que la bascule n’est pas passée, et je tricote à l’envers. Sud-ouest le compas, pour un vent déjà établis à l’ouest et avec la fatigue, je ne sais plus si je dois enlever 20° au en rajouter sur bâbord, tribord … je suis à l’ouest …
Je tente une remontée au petit matin en allant vers le Raz de Sein et en jouant avec les courants, pour perdre encore 4 places au retour dans la baie de Douarnenez sous spi ( décidément) et en me faisant passer par un autre série identique au mien. c’est donc bien le bonhomme qui cloche.
Alors le bilan est qu’avec un entraînement minimaliste et donc pas suffisamment de repère, et bien j’en ai perdu mon peu de latin qui me reste.
Veni oui , Vidi ça oui, Vici moi sans doute.
Dans tout ceci, en fait rien d’anormal. il n’y a pas d’acquis qui perdure sans un travail sans relâche et quand le doute s’en mêle, tout s’emmêle.
D’ici Septembre il me reste une course pour me recaler et retrouver ces repères, mais d’ici là, pas d’entraînements, retour à la vie courante, grosse préparation logistique pour la Transat et recherche de sponsor pour que l’aventure continue.
Il n’y a pas que le résultat qui compte, les échecs et l’aventure sont d’une richesse incroyable et me donnent encore plus l’envie de continuer pour réaliser le premier objectif, participer et terminer la Transat.
Les années se suivent et ne se ressemblent pas.
Hier je gagne, aujourd’hui j’abandonne.
Que faut-il en penser ?
Déjà je ne viens pas sur une course pour l »abandonner, c’est pour la terminer, prendre du plaisir, apprendre et engranger de l’expérience.
La course d’avant avec Xavier, la demi-clé 2011, il y avait un goût de podium et de navigation bien faite, de quoi nourrir des espoirs et au moins confirmer que le couple skipper bateau fonctionne.
J’ai pris cette Select 650 2011 à l’envers, départ peu heureux, peu chanceux, il faut aussi avoir de la chance en course.
Un retour dans le peloton comme je les aime, risées après risées. Là aussi deux fois le gros du peloton revient sur moi, tout à reconstruire et je commence à comprendre que la course s’échappe par l’avant, ça va devenir très compliqué pour revenir à la régulière. On l’a vu sur la dernière course, les coureurs lors d’une année de Transat, sont affûtés, ne lâchent rien et les écarts de vitesse sont très faibles. Tout se joue dans les « transitions », c’est à dire dans la capacité a anticiper la météo, et surtout porter les bonnes voiles le plus rapidement possible. On voit la différence entre amateurs et pros, dans le rythme, les erreurs, la relance.
Arrivant sous Belle-île, c’est le festival de l’orage, vent tournant, pluie, grêle … une vrai leçon de ce que pourrait être un pot au noir ( version soft), donc là aussi, ne rien lâcher, rester sur la route ( j’en ai vu partir carrément à contre-sens, ne sachant plus d’où venait le vent et faisant confiance au pilote qui lui suit le vent).
Une fois passé Belle-île, je commence à faire un résumé de la situation et je vois que au mieux avec une météo stable ( ce qui est loin d’être le cas), j’arrive vers 1h ou 2h du matin de la nuit suivante sur la marque sud du parcours. La course va être longue, très longue. L’objectif pourrait être, de descendre au moins jusqu’à cette marque pour voir si je reviens sur la tête de la course et de valider si je navigue bien, quitte à abandonner sur le retour si je vois que c’est trop long.
En fait ce n’est pas le terme trop long qui est approprié, quand on part en mer, la date d’arrivée se construit chemin faisant, mais dans ma tête c’est dans quel état de fatigue je vais arriver. Je viens d’enchaîner une course, des déplacements à l’étranger, des avants-ventes où il était nécessaire d’être présent et je suis arrivé 23h avant le départ. Je m’aperçois que je subis la course et que je ne suis pas dans la course. S’entêter pourrait, pour la beauté du sport, être un beau geste de la gestion de la difficulté, sauf que je risque d’arriver détruit au retour pour mes missions professionnelles et là il ne me faut pas me tromper d’objectif. Donc je décide d’abandonner au sud de Belle-île.
J’en profiterai pour valider quelques réglages de vitesse, faire le point, me reposer et déjà préparer mes affaires pour la prochaine course.
Un grand merci aux organisateurs et personnes qui m’ont accueilli avec grande sympathie à l’arrivée.
Désolé pour la course.
Il n’y aura pas de bateau au mois de mai. Le mois de mai, sera l’occasion de rester en famille, de consolider mes affaires professionnelles et de me préparer physiquement et surtout de continuer à chercher des partenaires qui puissent partager cette aventure de la Transat.
C’est dans 5 mois, et 5 mois c’est demain. Chaque heure disponible sera consacrée à la préparation logistique, la vérification des interminables check-list pour suivre l’avancement du projet et valider celui-ci.
Notre prochain rendez-vous le Trophée Marie Agnès Peron à Douarnenez ( la MAP) début Juin.
Course commémorative pour moi.
Je serai là, comptez sur moi.
La saison est lancée et j’essaye de suivre le rythme. Cette année l’activité professionnelle se fait plus présente et je n’ai eu qu’une journée avant le départ de la demi-clé pour préparer celle-ci.
Bon avec Xavier Macaire comme co-skipper on peut faire pire comme préparation.
Ce fut une course intense par les éléments climatiques assez imprévisibles, il nous aura manqué 30 mètres lors d’une séance de « pétole » pour rester avec le groupe de tête. Ensuite ce fut une course de vitesse favorable à ceux qui étaient devant ( la météo nous était favorable par rapport à ceux qui étaient derrière et défavorable de fait pour ceux que nous voulions rattraper), nous avons ainsi consolidé notre 4ème place ( 53 partants dans la classe série), sans trop avoir à batailler. L’expérience de naviguer avec un tout bon, c’est comme pour un cours, vous écoutez le prof, tout semble simple, limpide, facile. On verra si j’ai retenu 20% de la leçon . Blague à part, ce fut un bon moment de navigation malgré ma préparation très limitée.
Juste le temps de revenir au bureau pour régler quelques affaires. Je vais revenir pour la Sélect 650, 1 jour avant le départ. Il va me falloir pas mal d’effort de concentration pour replonger dans la course. Mais l’essentiel pour moi est de savoir ou j’en suis, surtout physiquement et de voir si je n’ai pas trop perdu le niveau par rapport à la saison précédente. Ensuite je me recalerai tranquillement pour cet été. Je suis amateur et il ne me faut pas mettre la barre trop haut, il faut surtout prendre du plaisir et faire une navigation correcte.
Allez à plus. Vous pouvez suivre sur : http://www.ecoledevoilecnbpp.fr/pornichet-select-650
Je retourne au boulot. Train demain soir, arrivée sur Pornichet 23h avant le départ. Chaud !