La route est encore longue jusqu’aux Açores et l’arrivée à Horta mais il tient le bon bout pour l’instant alors s’il gère bien la fatigue on a des chances de le voir parmi les premiers à Horta !!!
Pour le suivre 4 fois par jour suivre le lien vers la cartographie de la course et chercher « série » puis « El nono »
Tous encouragements seront les bienvenus !!!
Merci à Duff Duff pour les photos « instants pris sur le vif » sur les pontons… en attendant les photos en mer !
SAS: Les Sables-Les Acores-Les Sables.
Ca y est je suis bien inscrits à cette course, une course au large.
Plus rien à voir avec les ronds dans l’eau que nous avons fait cette saison, ou il était possible de jouer avec courants, effets de côte ( vent, courant qui évoluent en fonction de l’approche des côtes) et une prévision météo fiable sur 5 jours.
Là c’est le Large, avec une météo à grande échelle, des grandes options stratégiques, plus d’accès aux météos via VHF, une communication une fois par jour et si on capte.
Il faut alors être capable de reconstituer une carte météo en fonction des informations récupérées. Analyser la situation locale avec les nuages, le baromètre et le vent.
Pour moi c’est un exercice nouveau et je n’ai pas le temps de m’entraîner, donc ce sera une course d’apprentissage, pas la peine de penser podium, place … Il s’agira d’apprendre le large et emmagasiner de l’expérience et de prendre du plaisir, j’attends avec impatience des surfs au retour.
Quel stakhanovisme de faire 1200 miles aller pour espérer quelques heures de planning au retour. Et oui, bienvenue dans le monde des passionnés.
Ce sera une course tactique ou la météo primera. Il faudra aller vite mais surtout soigner sa trajectoire.
Pour l’instant je plonge dans le boulot, et le soir j’essaye de dépiler la longue liste de préparation ( logistique, préparation du bateau, 170 points à vérifier à revérifier à suivre à valider à revalider ….)
Tiens justement faire les menus pour 2 fois 14 jours avec 5 repas par jour ….
Le bateau est au petit soin au chantier, ou on démonte, remonte, vérifie. N’oublions pas, nous sommes un sport mécanique, et la moindre défaillance c’est la casse assurée. Lors de la Fastnet, j’ai testé de nouveaux Winch, le fabriquant va me changer les pièces car nous avons mis en évidence une défaillance. Dans la baston, j’ai bloqué le réa de drisse du Génois, à changer et tous les autres à vérifier …
Vous pouvez constater sur cette petite carte la différence du terrain de jeu. En haut, en noir, le tracé de la course du Fastnet. En bas la belle courbe qui relie Les Sables aux Acores.
(Pour les petits points Noirs, ce sont mes Waypoints que je rentre dans le GPS en fonction des courses pour avoir des points de références).
Avec comme acteurs:
Le golfe de Gascogne ( le Golf qui cogne), la pointe espagnole avec ses accélérations et ses dévents, ensuite la traversée d’un système anticyclonique ( si il est en place) pour rejoindre les Acores. Ou comme 2008, du près dans la baston, et là c’est encore une autre histoire. Le retour généralement une route plus Nord pour attraper un système dépressionnaire et sortir la lingerie pour surfer vers Les Sables.
Bon au boulot, faut pas rêver, je ne suis pas encore sur la ligne de départ.
A bientôt.
Merci à ma jojo pour avoir tenu le blog et Face Book en ligne.
Le jour précédent, nous avions un prologue. Consigne qui a perturbé au début mon équipier ( Jonas Gerkens), l’objectif du prologue, prendre nos marques et rester discret. Nous en avons profité pour nous comparer aux D2 de Pierre Cizeau et de Ysbrand pour comparer les comportements des bateaux sous spi. Merci à eux d’avoir joué le jeu.
Fastnet 2010.
Une édition spéciale, le 25ème anniversaire.
Pour spéciale la météo fut à la hauteur de l’événement. Plus tu es derrière plus tu pleures …
C’est donc avec cette épée de Damocles que nous nous engageons sur cette épreuve.
Suite au prologue, ce n’est plus le même objectif. Jonas veut être le premier sortie de la baie, je reprends donc la barre du canot et des réglages et à lui de me guider dans cette belle baie de Douarnenez, j’ai vite compris que nous allons faire un carton avec cette belle option et attaquer au plus vite la remontée vers le passage du Four avant que les courants ne soient trop contraires. Premier objectif atteint.
Déjà nous retrouvons nos adversaires connus ( Davy, Jean-Marc, Xavier ), pas de doute les ténors sont toujours là ( ils vont vite et en plus ils font peu d’erreurs ce qui les caractérisent). Maintenant le prochain objectif et de tenir tout ce petit monde derrière jusqu’à la marque de Wolfrock ( sud de l’Angleterre). Les conditions changent rapidement et nous nous retrouvons sous Inter 2 ris et Grand Voile 2 ris. L’électronique nous fait faux bond en indiquant des valeurs incohérentes ( Problème de calibrage ?!), donc c’est à l’ancienne que je recherche la vitesse optimum du bateau. Si vous suivez notre trace, nous n’irons pas assez Nord ( 1 heure de plus aurait été un bon placement), sachant que les prototypes sont plus rapides, nous pensions, les sachant déjà sur l’autre bord, qu’il nous fallait aussi renvoyer et ne pas trop persister.
Par contre sur l’autre bord ( vers les Scilly), nous jouerons la carte des courants à fond ( avec une belle mer croisée et des beaux vols planés dans le cockpit et dans le bateau, heureusement, pas de casse coté bonhomme). A l’approche de Wolfrock, le vent refuse et nous perdons notre leadership, nous virons et pointons les 3 premiers juste à 2 ou 3 milles devant. Mais déjà les conditions météo changent, et nous commettons une première erreur, nous glissons pour essayer de gagner en vitesse par rapport au ralentissement du vent, mais comme nous naviguons sans valeur correcte aux instruments, et bien nous perdons plus de terrain que nous n’en gagnons ( le CMG: Course Make Good,) par rapport à la marque. Un bris de bout dehors ( Bout en aluminium qui permet de tenir le spi) nous fait faire ce petit zigzag que beaucoup m’ont rapporté ( mais qu’est-ce qu’ils font ? ils vont où ?, facile derrière vos écrans hein ). Sans Gennaker et un winch cassé, nous remontons vers la route directe. Le lendemain matin nous mettons le deuxième bout dehors en place et refaisons la même erreur en reglissant sous la route ( au moins nous sommes cohérents dans nos erreurs). Arrivé au Fastnet, je peux recaler ma vitesse et nous déposons Davy ( 674) sur le bord de près. Là encore la météo nous joue un tour, plus de vent et un courant d’enfer. Nous essayons de partir vers le sud pour nous échapper et voyons Davy et le reste de la flotte virer le Fastnet comme si de rien n’était et fondre sur nous. Tout à refaire !!!
Retour:
Quelle option maintenant ? Nous comprenons à travers les échanges VHF que nous pouvons nous bagarrer pour la 4ème place. ( pour ceux qui donnent leur position, en effet nous aurons la désagréable surprise en revoyant les traces que certains sont bien restés muets quoique la vacation fusse obligatoire). Je contacte via VHF les coast-guard pour récupérer des météo Irlandaises, Anglaises, Jonas se bagarre avec la BLU pour obtenir un bulletin sur RFI ( Radio France Internationale), nous apprenons les dégâts des orages en France, terrible. Toutes les météos convergent, une bascule et un renforcement du vent par le Nord et le Nord-Est. Et là deuxième erreur. Nous rompons le contact avec la flotte pour nous positionner au dessus en attente de ce vent et de pouvoir envoyer la toile au portant. Hé bien non, nous retournons dans une bulle avec 5 à 10 noeuds de vent en moins que les Sudistes qui ont fait plus de route directe et ont un angle de vent leur permettant d’être plus rapide ( d’où les 2 nœuds d’écart de vitesse avec le reste de la flotte).
Plus on est derrière, plus on pleure …
Pourtant nous étions prévenus lors de l’analyse avant le départ, mais nous manquons de vigilance et de préparation sur ce coup là.
Arrivé sur Ouessant nous récupérons la flotte, et là nous avons du mal a tenir en vitesse. On se bagarre au contact toute la nuit contre le Pogo de Hugo ( 527) et le D2 de Pierre Cizeau ( 746). Au petit matin plus de vent à l’entrée de la baie de Douarnenez, dommage on préparait encore un coup pour la traverser celle-ci, nous ne pourrons plus jamais revenir sur les quelques bateaux devant. Et puis soudain nous voyons un bout à l’arrière du bateau, Jonas l’extirpe, il n’est pas à nous, depuis combien de temps avons nous ce cordage dans la quille?.
Le vent redémarre doucement, trop tard pour raccrocher les 2 bateaux de devant. nous terminons déçus à la 14ème place.
Arrivé au Port, une autre surprise, un beau morceau de plastique d’environ 1m2 se détache de la quille, il a pris la forme de celle-ci, depuis combien de temps trainons nous ce morceau ? Promis, la prochaine fois je vérifie la quille.
Malgré l’insatisfaction que nous avons, nous avons compris nos erreurs météo, c’est sûr je n’ai pas l’expérience du large et là ce fut marquant.
Pour les voiles, il y a encore beaucoup de travail pour optimiser, mais financièrement je ne peux pas mener ces travaux sans aide, c’est rageant.
Le D2 a beaucoup de potentiel pour sûr, nous avons avancé dans l’optimisation, et vu le reste à faire c’est encourageant, si seulement un coureur professionnel venait sur ce bateau, je pense qu’il ferait un malheur. En tous cas comme amateur et « ancien » je me retrouve en 5ème place du classement général en 3 courses. C’est pour vous dire le potentiel du canot.
PS: Si vous avez lu le message précédent, nous avons bien fait « péter » le record, 43,8 noeuds !!! Comme quoi il va falloir vraiment revoir le calibrage de l’électronique