L’heure du bilan et du retour d’expérience.
Merci à ma compagne qui m’a laissée partir pour cette première course, alors que l’accouchement prévu le 30 Avril a eu lieu finalement le jour du départ sans que je sois au courant, il est vrai que licencié 3 semaines plus tôt j’étais un peu groggy et avec pas mal de stress accumulé depuis un an+ la naissance + la première course.
Manager chez un éditeur, malgré l’enchaînement des bons résultats ( jamais en dessous de 105% de mes objectifs), la pilule quoique pré-annoncée par mon nouveau manager il y a un an avait un goût amer. Période de crise, période de règlement de compte sous couvert de crise économique, un grand classique.
Je savais qu’il fallait être prêt physiquement pour ce type d’épreuve et c’est sur ce point que j’ai lâché vers 4h du matin dans le sud-ouest de Belle-Île. Des acides remontants dans l’œsophage, je me suis mal alimenté, l’humidité et le froid me finissant sur un bon mal de mer. Comprenant que j’arriverai sur Groix pour être cueilli par plus de 30 nœuds de vents, j’ai préféré garder mes forces pour revenir sereinement.
Vous allez me dire, déçu ?
Oui de ne pas avoir terminé, certes, mais certainement pas de ce que j’ai fait. Je savais que c’était une hypothèse plus que probable surtout si les conditions devenaient musclées.
N’ayant jamais eu d’entraînements au delà de 20 nœuds, il y avait encore pas mal de mise au point.
L’abandon faisait partie des scénarios.
Le premier objectif de partir fut tenu, un long run de préparation de plus d’un an. Avec la satisfaction d’un bateau prêt. Pas de problème électrique, de pilote…
Le déroulé:
Passer la jauge et la sécurité:
D’abord il faillait préparer le bateau au passage de la jauge et de la sécurité, lorsque c’est la première fois, on est toujours inquiet d’avoir oublié quelque chose dans la check-list.
Gros boulot avec Christine et vérification d’options de rangement de « matossage ».
Préparer la navigation:
Les 2 offshores de 20 heures fait avec le groupe d’entrainements durant la période hivernale ont montrés à quel point il faut avoir tout à sa disposition, ne pas songer sortir la carte et la règle cras pour faire un point ou une route. Donc une longue séance de plastification de cartes, de waypoints, de cap de sécurité sur les zones dangereuses, de routes possibles selon le temps.
J’ai pu savourer ma navigation, en suivant mon roadbook plastifié en A4, en pouvant me placer en moins de 5 secondes sur une carte. Il aura fallu compter plus de 2 jours de travail plein sur ce sujet.
Validation des systèmes pour la réduction des voiles:
Sur ce point il y a du travail sur le 2ème ris du solent et sur la mise en place du tourmentin.
Coté Grand Voile, RAS.
Vitesse et navigation:
J’ai pris un départ tranquille, milieu de ligne, loin des accrochages, sachant que le pouvais compter sur la vitesse du D2 au près. J’ai été très agréablement surpris de me trouver dans le peloton de tête, ensuite j’ai perdu quelques places jusqu’au Birdiveaux mais rien d’anormal en rapport à mon niveau.
Une nuit magique sous Gennaker jusqu’à Yeu, du spi maxi tranquillou jusqu’à Port Bourgenay. Tout ça sous pilote. J’ai vu Luca a coté de moi partir en vrac sous spi plusieurs fois alors que je savourais mon café. Le D2 c’est la force tranquille ( Ysbrand au retour de Groix testera jusqu’à 32 noeuds sous grand spi , R.A.S). Je n’avais que 45 minutes de retard sur la tête de course en série, jusqu’à ce que je bloque mon spi en tête de mât dans un empannage mal maitrisé, ça m’a couté plus de 10 places et plus de 30 minutes de bagarre.
Le retour s’est fait au près sous Solent 1 ris et GV un ris. Je prenais petit à petit les bateaux qui m’avais passé. Le routage de Charles était parfait, j’ai toujours été dans le bon timing météo et j’ai fait mes premières lectures météo. ( Ce sera d’ailleurs le gros point a améliorer sur les prochaines courses).
Beaucoup de satisfaction malgré tous les impondérables et le stress précédent.
Maintenant je dois confirmer en terminant la prochaine course.
Nota:
Louise est dans son couffin a coté de Papa et tout va bien.
A bientôt.
Bruno
Select 650 2009 |
Merci à Christine d’avoir tenu le blog durant ces derniers jours, et de son aide dans les préparatifs de cette première course.
Je reviendrai bien sûr sur cette première pour vous donner mon retour.
Mais il y a une petite fille qui a grillé le départ et l’arrivée à son Papa.
Alors que je quittais le Ponton de Pornichet Samedi matin Louise est arrivée.
Je l’ai appris le Lundi à 7h18 en arrivant à Pornichet alors que j’appelais la maman pour qu’elle ne s’inquiète pas de mon abandon annoncé à 4h dans le sud Ouest de Belle-ile à environ 20 miles de celle-ci.
Alors j’ai rangé le bateau, fait un petit somme est couru le lendemain à la maternité pour signer la déclaration à la mairie.
Voilà un Papa, Coureur comblé.
Poignée de mains très fraternelle avant le grand départ entre Ysbrand (bateau 758) et Bruno (bateau 744) les deux heureux premiers propriétaires de D2 participant à cette édition de la Select 6.50.
Ysbrand a été pointé à 12h16 à la marque devant Port Bourgenay ce dimanche, 45 minutes devant Bruno : ça avance bien ces petits bateaux !!
Bonne chance à lui pour la suite. (Christine)
Départ de la Select 6.50 samedi 25 avril : après une sortie de port tractée, le départ est sonné à 13h face à la grande plage de Pornichet – La Baule, carrément à l’entrée du port de Pornichet. El Nono qui ne voulait pas se cogner dans le peloton de la première ligne, a passé la ligne de départ dans la deuxième moitié, à son rythme. Puis, il a discrètement remonté le flot des minis pour passer la première bouée dans les 15 premiers ! Sous le soleil et avec un vent qui a le bon ton de permettre au D2 de naviguer à son allure préférée… ce départ très bien géré est un bon présage pour la suite, en tout cas excellent pour le mental ! (Christine)