Select 650 2011, abandon mais pas renoncement

Les années se suivent et ne se ressemblent pas.
Hier je gagne, aujourd’hui j’abandonne.

Que faut-il en penser ?

Déjà je ne viens pas sur une course pour l »abandonner, c’est pour la terminer, prendre du plaisir, apprendre et engranger de l’expérience.

La course d’avant avec Xavier, la demi-clé 2011, il y avait un goût de podium et de navigation bien faite, de quoi nourrir des espoirs et au moins confirmer que le couple skipper bateau fonctionne.

J’ai pris cette Select 650 2011 à l’envers, départ peu heureux, peu chanceux, il faut aussi avoir de la chance en course.
Un retour dans le peloton comme je les aime, risées après risées. Là aussi deux fois le gros du peloton revient sur moi, tout à reconstruire et je commence à comprendre que la course s’échappe par l’avant, ça va devenir très compliqué pour revenir à la régulière. On l’a vu sur la dernière course, les coureurs lors d’une année de Transat, sont affûtés, ne lâchent rien et les écarts de vitesse sont très faibles. Tout se joue dans les « transitions », c’est à dire dans la capacité a anticiper la météo, et surtout porter les bonnes voiles le plus rapidement possible. On voit la différence entre amateurs et pros, dans le rythme, les erreurs, la relance.
Arrivant sous Belle-île, c’est le festival de l’orage, vent tournant, pluie, grêle … une vrai leçon de ce que pourrait être un pot au noir ( version soft), donc là aussi, ne rien lâcher, rester sur la route ( j’en ai vu partir carrément à contre-sens, ne sachant plus d’où venait le vent et faisant confiance au pilote qui lui suit le vent).

Une fois passé Belle-île, je commence à faire un résumé de la situation et je vois que au mieux avec une météo stable ( ce qui est loin d’être le cas), j’arrive vers 1h ou 2h du matin de la nuit suivante sur la marque sud du parcours. La course va être longue, très longue.  L’objectif  pourrait être, de descendre au moins jusqu’à cette marque pour voir si je reviens sur la tête de la course et de valider si je navigue bien, quitte à abandonner sur le retour si je vois que c’est trop long.

En fait ce n’est pas le terme trop long qui est approprié, quand on part en mer, la date d’arrivée se construit chemin faisant, mais dans ma tête c’est dans quel état de fatigue je vais arriver. Je viens d’enchaîner une course, des déplacements à l’étranger, des avants-ventes où il était nécessaire d’être présent et je suis arrivé 23h avant le départ. Je m’aperçois que je subis la course et que je ne suis pas dans la course. S’entêter pourrait, pour la beauté du sport, être un beau geste de la gestion de la difficulté, sauf que je risque d’arriver détruit au retour pour mes missions professionnelles et là il ne me faut pas me tromper d’objectif. Donc je décide d’abandonner au sud de Belle-île.
J’en profiterai pour valider quelques réglages de vitesse, faire le point, me reposer et déjà préparer mes affaires pour la prochaine course.

Un grand merci aux organisateurs et personnes qui m’ont accueilli avec grande sympathie à l’arrivée.
Désolé pour la course.

Il n’y aura pas de bateau au mois de mai. Le mois de mai, sera l’occasion de rester en famille, de consolider mes affaires professionnelles et de me préparer physiquement et surtout de continuer à chercher des  partenaires qui puissent partager cette aventure de la Transat.

C’est dans 5 mois, et 5 mois c’est demain. Chaque heure disponible sera consacrée à la préparation logistique, la vérification des interminables check-list pour suivre l’avancement du projet et valider celui-ci.

Notre prochain rendez-vous le Trophée Marie Agnès Peron à Douarnenez ( la MAP) début Juin.
Course commémorative pour moi.
Je serai là, comptez sur moi.